La ville d'Arad

4 septembre 2007

Cathédrale Romano-Catholique (1902-1904)

Arad se situe à environ 50 km au nord de Timisoara. Superbe ville, seuls bémols... les panneaux routiers y font cruellement défaut, de nombreux quartiers sont en cours de rénovation, les routes sont donc barrées et il est aisé de se perdre dans cette grande ville.

Les bâtiments d'une richesse incroyable témoignent d'un passé économiquement riche et préstigieux.
De nombreuses industries voient le jour au XIXè siècle:
- création de la première usine de confection en 1867,
- d’une entreprise de gaz en 1868,
- d’une briqueterie en 1869,
- de fabriques de meubles de renommée internationale à partir de 1878,
- la maison des transports ferroviaires « Ioan Weitzer »...
- d'une usine de fabrication d'avions,
- d'un atelier de production de moteurs pour les voitures « Marta » ...

Un limousine "à louer" en face de l'hôtel de ville, Boulevard de la Révolution (Bulevardul Revolutiei)

Et les nombreux monuments quant à eux témoignent d'un passé mouvementé sur le plan historique :
Petit rappel (source :http://fr.wikipedia.org/wiki/Arad):
- 1241 : L'invasion mongole du Royaume de Hongrie a mis en évidence la nécessité d'avoir des fortifications défensives dans la région d'Arad. Des châteaux-forts ont été construits dans la seconde partie du 13e siècle à Şoimoş, Şiria et Dezna.
- 1551 : Arad est occupé par l'Empire ottoman, jusqu'au traité de paix de Karlowitz en 1699
- 1699 : Arad est sous la domination des Habsbourg, rois d'Autriche
- 6 octobre 1849 : la révolution magyare est arrêtée.
Arrêtons-nous un moment sur cet évènement délicat.
La forteresse d'Arad a joué un rôle important dans la lutte pour l'indépendance de la Hongrie en 1849 (un musée contient les vestiges de la guerre d'indépendance). Défendue par le général autrichien Berger jusqu'à la fin de juillet 1849, elle fut capturée par les rebelles hongrois, pour qui elle devint le quartier général pendant la dernière phase de l'insurrection. Lajos Kossuth y a lancé sa proclamation le 11 août 1849 et a remis le pouvoir suprême militaire et civile à Artúr Görgey. La forteresse fut reconquise rapidement après la reddition de Görgey dans les mains des Russes à Şiria et transformée en dépôt de munitions. Les 13 généraux rebelles furent fusillés le 6 octobre 1849 par ordre du général autrichen Haynau. Ils sont aujourd'hui considérés comme les 13 martyres d'Arad; depuis, Arad est réputé comme le "Golgotha hongrois". Ces 13 généraux sont connus pour les atrocités comises parmi les Roumains. (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Arad )

M. André Ferrand, Sénateur des Français de l'étranger, rapporteur de la délégation pour l'Union européenne du Sénat pour la Roumanie, (répond à M. Hubert Haenel) :

Comme me l'a plaisamment souligné l'ambassadeur de Roumanie à Paris, « si la mer Noire était auparavant considérée comme le meilleur voisin de la Roumanie, les relations de la Roumanie avec les pays limitrophes se sont nettement améliorées et on peut aujourd'hui parler de diplomatie de bon voisinage ».

"Les relations entre la Roumanie et la Hongrie ont toujours été délicates, en raison du passé (traité de Trianon) et de la relative importance de la minorité hongroise de Roumanie (8 % de la population)."

"A ce sujet, je voudrais vous donner un exemple qui illustre la question toujours sensible du poids de l'histoire et qui concerne les « lieux de mémoires » évoqués remarquablement par Pierre Nora. Lors de ma dernière visite à Bucarest, plusieurs parlementaires roumains ont évoqué devant moi l'existence d'un monument élevé par les Hongrois en souvenir d'officiers réprimés par l'armée autrichienne durant le soulèvement de 1848. Cette statue représente une femme, censée symboliser la liberté aux yeux des Hongrois. Pour les Roumains, en revanche, elle symbolise la Hongrie, puisqu'elle porte sur sa tête la couronne de ce pays. Or, cette statue a été placée dans la ville d'Arad, qui s'est retrouvée du côté roumain après le Traité de Trianon en 1920. En conséquence, les Roumains ont enlevé cette statue. Comme me l'ont indiqué les parlementaires hongrois que j'ai rencontré récemment au Sénat, les autorités hongroises demandent aujourd'hui la remise en place de ce monument, mais elles se heurtent aux réticences des autorités roumaines, qui ne souhaitent pas établir sur leur sol un édifice symbolisant la Hongrie au risque, selon elles, de provoquer des tensions avec la minorité hongroise. J'espère, pour ma part, que la double adhésion de la Roumanie et de la Hongrie à l'Union européenne sera de nature à apaiser les tensions qui subsistent parfois entre les deux pays, sur le modèle de la réconciliation franco-allemande."
(source :http://www.senat.fr/rap/r03-052/r03-0523.html)

Au jour d'aujourd'hui, la Statue de la Liberté est de nouveau érigée (conçue en 1890, démontée en 1919, elle revoit le jour en 2004), aux côtés du monument dédié aux héros roumains tombés lors de cette révolution, un effort des deux pays pour l'entrée de la Roumanie dans l'Union Européenne. (Inauguration des deux monuments en Roumain)

Piaţa pompierilor (La place des pompiers... pour ceux qui y verraient une symbolique (?)), parc de la Réconciliation (Parcul Reconcilierii) .

Les deux monuments se font face: l'Arc de Triomphe symbolisant les héros roumains tombés pendant la Révolution de 1848 , et la Statue de la liberté (Statuia Libertăţii) qui évoque la mémoire des 13 commandants hongrois condamnés à être fusillés, pour crime de lèse-majesté, le 6 octobre 1848.

Apparemment un petit train touristique circule dans la ville, comme l'indique ce panneau (sur cette place)

Pour continuer sur le passé historique de la ville d'Arad: (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Arad )
- A la fin de la première guerre mondiale, le 17 mai 1919, le Septième Corps des Alpins de l’armée roumaine entra à Arad, permettant ainsi à la ville l’assurance de son passage dans l’administration de l’Etat roumain nouvellement constitué.
Avec la création de l’Etat roumain, Arad devint une des villes les plus développées de la région.
- 1989 : Arad est la deuxième ville à se révolter contre le régime communiste après Timişoara

(Monument dédié aux martyrs de la Révolution de 1989, devant l'Hôtel de ville)

Sur le plan culturel, voyons à présent quelques curiosités: (source: http://fr.wikipedia.org/wiki/Arad )
1817 : Jacob Hirschl construit le plus ancien théâtre de Roumanie, le Théâtre Hirschl
1868 : Mihai Eminescu y travaille comme souffleur
1899 : Le premier match officiel de football en Roumanie a lieu à Arad.
1913 : premier chemin de fer électrique d'Europe de l'Est et le huitième du monde sur le trajet Arad-Podgoria

l'Hôtel de Ville (Primaria Arad) (1872) avec une tour haute de 54 mètres

La devise de la ville d'Arad : Via Veritas Vita

la place du Marché avec son église

Le parc qui longe le Mures... lieu de rendez-vous des papis mordus de jeux de cartes et d'échecs.

La plage Neptune (Stranden Neptun): entrée 2 euros, piscines et espaces verts aménagés, terrains de sport, discothèques. Le rendez-vous préféré des roumains l'été!!
Pour y aller , il faut traverser le fleuve Mures: