Expédition Maramures: étape II Oradea- Sighetu Marmatiei (Vadu Izei)et Sapanta ou le cimetière "joyeux"

Le lendemain nous partons pour Sapanta, un petit village près de Sighetu Marmatiei, très connu, très visité, donc un lieu touristique très fréquenté pour ses tombes. Drôle d'idée me direz-vous, mais quand vous verrez l'idée et surtout le travail de cet ingénieux maître d'art, vous aurez sans doute envie de vous rendre sur les lieux.

Avant d'en arriver là, nous partons donc de bon matin d'Oradea et traversons moult villages. C'est donc dans un de ces villages que nous nous arrêtons quelques instants pour admirer les beaux costumes traditionnels portés pour la célébration d'un mariage. Une chance? En fait oui, c'était un samedi!

 

Les mariés au centre :o)

Nous entrons dans le Maramures, la nature y est splendide, vallées verdoyantes et basses montagnes où par un détour en empruntant des chemins, on a la curiosité de s'arrêter pour visiter des monastères... et il y en a!!
À noter: dans cette région les distances sont courtes, mais les routes petites et les virages nombreux, donc on prend vraiment le temps d'admirer le paysage.

   

Nous faisons une halte à Satu Mare pour déjeuner, une pizzeria fera l'affaire!

SAPANTA ou  Sapînta
Nous arrivons enfin à Sapanta, impossible de manquer le dit endroit, le cimetière est bien indiqué. Une fois sur place, difficile de se garer, les touristes sont nombreux à être venus en car ou en voiture. Les stands pour touristes foisonnent, vous ne manquerez pas de ramener vous aussi un petit objet en souvenir. Après tout c'est l'occasion d'acheter un objet artisanal.

   

"Le cimetière "Joyeux" de Sapanta (1935), est un site protégé, inscrit sur la liste des Monuments Historiques en 2004.
C'est un véritable musée en plein air, qui abrite près de 800 monuments d'art populaire à la signification très originale. il représente l'oeuvre d'une vie, celle du célèbre sculpteur et poète Ion Stan Patras, poursuivie par Dumitru Pop, dit Tincu, un de ses apprentis. L'artisite a sculpté ces croix funéraires en bois de façon la plus originale, il a réussi par son oeuvre à écarter la tristesse, à dissiper les ténèbres provoquées par la mort. Il a su écarter le pathétique en ironisant sur la mort avec lucidité et humour, en mettant l'accent sur le triomphe de la vie.
Les monuments sont des croix sculptées dans le bois de chêne et peintes; chacune d'entre elles est surmontée d'une épitaphe rédigées sous la forme d'un petit poème populaire, en vers. Elles constituent de véritables chroniques vivantes d'une communauté vue par le prisme des générations successives. Toutes les croix sont peintes en un bleu (nommé bleu de Sapanta) agrémenté d'ornements réalisés avec une palette de couleurs vives: rouge, jaune, vert. Au dessus de chaque épitaphe, qui évoque de la façon la plus suggestive, en quelques vers très courts, les moments de la vie du défunt, est représenté le visage de celui-ci, peint en couleurs vives, surpris dans un moment essentiel de son existence. Les personnages sont en mouvement, actifs, souriants le plus souvent. La plupart des épitaphes se permettent une touche d'humour, ce qui explique la dénomination de "cimetière joyeux"." (source: panneau explicatif sur les lieux)

Tombeau du créateur, peint par lui-même.

Le cimetière Joyeux est une dénomination un peu paradoxale, une fois sur les lieux l'ambiance était en effet joyeuse, mais lire la vie résumée en quelques lignes de ces gens est assez triste... certains ont eu la "chance" de vivre longtemps, d'avoir une vie respectable, d'autres ont le regret de ne pas avoir eu d'enfants, d'autres plus  jeunes fauchés trop vite par la mort, un accident, des accidents stupides (train, voitures...). Après tout nous sommes dans un cimetière.

Mais, nous avons trouvé LA tombe qui nous a faite sourire... si vous comprenez le roumain, agrandissez l'image, le texte est assez drôle, autrement en voici la traduction approximative :o)   :
* La Tuica (alcool très fort) est un venin propre, elle apporte souffrance et pleurs, comme à moi , la mort sous les pieds elle m'a conduite... c'est une traduction littérale... désolée pour l'approximation...
* Si vous aimez la Tuica comme moi, il vous arrivera la même chose qu'à moi (y'a pas de message plus clair)
*  j'ai tant aimé la Tuica que je suis mort avec elle entre les mains.
* Voici l'épitaphe: Ici repose Dimitru Holdis ******* (?) 45 ans, mort de mort forcée en 1958.

Et pour conclure: Je suis plus fort que toi, regarde bien chrétien, parce que je suis la mort, en ligne je vous mets tous...(je vous aligne, quoi...) (encore une fois le texte en français fait moins poétique, pourvu que la traduction soit correcte!!!)

SIGHETU MARMATIEI

Nous sommes arrivés en fin de journée à Sighetu Marmatiei, il ne nous restait plus beaucoup de temps pour visiter la ville et ses musées. Nous avons opté pour le musée en plein air, un village typique de la région construit dans la moitié du siècle dernier et qui montre le style des habitations d'une autre époque, bien qu'encore utilisées dans le Maramures: des maisons en bois!

   
C'est la reconstitution d'un village typique du Maramures!

Et ici, la bonne vieille méthode! Un sacré travail!

BARSÂNA

Un peu plus loin que Vadu Izei (une dizaine de kilomètres), juste après Sighetu Marmatiei, nous nous rendons à Barsâna. Ce village est réputé pour son église en bois datant de la moitié du XVIIIe et son monastère (grand complexe) tout récent (1990), dont une église bat le record du plus haut clocher en bois, près de 60 mètres. Elle détrône ainsi l'église en bois de Surdesti (toujours dans le Maramures), qui avait une hauteur de 54 m. Édifiant pour un clocher en bois!

      
Le monastère vu d'en bas (une infime partie), l'église en bois du XVIIe, et une vue d'ensemble du village.

 
Quelques maisons du village!

Voilà pour notre deuxième journée, bien remplie!
Nous logeons chez l'habitant, à Vadu Izei, le village aux nombreuses pensions, chez Vîrsta Nelu, une famille très accueillante et vraiment charmante. Les prix ne sont pas les mêmes que ceux indiqués sur leur site (ils doivent l'actualiser http://www.pensiunea-virsta.ro/index_fr.html), donc en mai 2008:
- pension 90 lei/pers,
- demi-pension: 120 lei/ pers,
- pension complète: 150 lei par personne.
Ils parlent roumain, mais leur fille aînée parle très bien anglais. Il est possible de leur acheter de la Tuica, qu'ils ont le plaisir de vous faire goûter pendant le dîner (succulent en passant, un menu typiquement roumain incluant mamaliga et soupe... dont je cherche encore le nom, faite de bouillon et croquettes de Gris de grau... si quelqu'un sait?)